Naufrages de Philippe Zaouati


"J’ai avancé à petits pas sur le chemin étroit et caillouteux. J’ai observé encore une fois les troncs des oliviers qui semblaient encore plus noués que lorsque j’étais venue ici la première fois, il y a quelques jours à peine. Je me suis assise par terre à côté de la tombe de Josef. Et j’ai pleuré."

De Paris au kibboutz Sasa, dans le nord d’Israël, en passant par Sofia, Prague, Haïfa, Istanbul, la narratrice redécouvre les chemins de son destin. Un destin fait de miracles, de sauvetage, de déchirements et de renaissance. Mais en a-t-elle vraiment compris tous les ressorts ? Quelle est donc la clé qui lui manque ?

La 4e de couverture du second livre de Philippe Zaouati, Naufrages, donne l’esprit du livre. Mais c’est seulement en terminant le livre que l’on comprend tout le sens (propre et figuré) de son titre.

Dans les années 60, la narratrice, avocate juive d’origine bulgare, vient en Israël pour l’enterrement d’une personne qui lui était très chère une vingtaine d’années plus tôt et que la seconde guerre mondiale a séparé.
Ce voyage lui fait se remémorer leur rencontre, leurs idéaux, son exil et celui de sa famille en laissant tous leurs biens à Sofia, la guerre, ses engagements politiques à cette époque. Mais dans cette période de sa vie, il existe quelques blancs et ce voyage à Israël lui permettra de recomposer le puzzle.

Inspirés de faits réels, dont le naufrage du Struma en 1941, au large de la Turquie, où des centaines de juifs de Bulgarie et de Roumanie sombrèrent dans les fonds marins, ce livre apporte une autre vision de la guerre, vécue dans les pays de l’est, tels que la Roumanie, la Bulgarie, en allant jusqu’à la Turquie.
C’est une partie du monde qui est peu évoquée lors de reportages sur la seconde guerre mondiale et qui fut également particulièrement touchée.

Malgré l’évocation de ces événements terribles, Philippe Zaouati a réussi à ne pas tomber dans le cliché et au fil de la lecture, on souhaite, comme la narratrice, connaitre le dénouement de son histoire qui finalement est pleine d’espoir.

Naufrages de Philippe Zaouati
Les éditions des Rosiers, 20€


Crédit photo : ©La Parisienne du Nord

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